mardi 7 novembre 2017

« Balance ton Patron, ton Macron, ton cureton et l'officier à la con !  »

« Balance ton Patron, ton Macron, ton cureton et l'officier à la con !  »

Cette société est pornographe.
Dans la plus belle des traditions pétainistes qui consistait en 1940 à « dénoncer son juif », nous voici, appelés, les femmes en particulier, à « balancer son porc » !
Tout à coup voici que des vedettes de cinéma se rappellent « avoir été harcelées, violées » par un producteur....il y a des années de cela ! Peut-on se demander si leur silence durant tant d'années n'a pas à voir avec le succès lié au rôle de leur vie, celui obtenu après « avoir couché » tout simplement.
Vous avez dit dignité !
Et des milliers de femmes d'applaudir à la pratique de la délation indigne, honteuse et vengeresse...comme en 40 !

Mais par contre dans la même période, elles ne sont pas nombreuses à s'insurger de l'appel à la prostitution estudiantine faite par le site américain « Sugar daddy »  aux portes des facs parisiennes . Au contraire, j'ai entendu des femmes interrogées par des journalistes, s'amusant de l'initiative de « Sugar daddy ».
Rappelons tout de même que celle-ci consiste à ce que des hommes riches proposent aux jeunes étudiantes une aide financière pour leurs études contre des rendez-vous câlins et coquins ?
Le porc serait-il accepté dès lors qu'il y rémunération ?
A croire que oui, surtout en période de barbarie capitaliste, où comme on le sait les étudiants voient leur APL diminué, quand plus de 15 000 d'entre eux sont nourris par la Croix rouge parisienne....

Qu'est-ce que le respect de son corps, de soi-même ?
Celui-ci s'arrête t-il lorsque le corps est monnayé ?
S'arrête t-il dès lors que l'agression faite au corps est socialement acceptée, légitimée parce que portée par une institution à laquelle on doit se soumettre ?
Comment se fait-il par exemple que les fameux réseaux sociaux si prompts pourtant à déclencher la colère collective n'invitent pas à :
  • « Balancer ton patron », celui qui ne paie pas les femmes à égalité de salaire avec les hommes,
  • « Balancer ton Macron », celui qui avec la loi travail remet en cause le droit au congés maternité,
  • « Balancer ton cureton », celui qui protège le violeur et le pédophile,
  • « Balancer ton officier », celui qui échange nourriture contre fellation.
Cette incapacité à situer et combattre l'adversaire réel est bien révélatrice de la totale disparition des principes d'égalité et de solidarité dans notre société.
Si les femmes et hommes refusent, avec raison, l'agression faite à leur corps par un autre individu, ils acceptent dans le même temps les agressions dès lors qu'elles sont le fait des institutions : en définitive, seuls l'Etat, le patronat, l'Eglise et l'armée ont le droit d'opprimer chacun d'entre nous...
Comme le prédisait Huxley dans les années 1960, les femmes et les hommes d'aujourd'hui vivent dans une « dictature douce où ils ont de plus le désir de leur soumission ».
En attendant le féminisme a du souci à se faire et merci aux femmes encore conscientes et debout de s'exprimer ne serait-ce que pour dire que le féminisme n'est pas l'opposition des sexes mais la conquête de l'égalité des droits...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire